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« de ma cause. Faites fidel rapport de'mes paroles à « ceux qui vous ont envoyés. »
Après cette réponse, le Roi parla en particulier au .cardinal de Gondy et à l'archevêque de Lyon, et leur montra des lettres qui venoient d'être surprises, en­voyées par Mendose au roi d'Espagne, par lesquelles il se plaint que trop tôt les théologiens ont résolu qu'il étoit licite d'envoyer vers le prince de Béarn ; et finit la lettre par ce mot : a Dieu sauve votre catho-« lique Majesté, et me veuille consoler! » Le Roi leur a montré encore d'autres nouvelles, et tenu avec eux d'autres propos; après lesquels il est monté à cheval.
Le lundy sixième d'août, le cardinal de Gondy et l'archevêque de Lyon firent rapport au conseil de la Ligue de tous les propos que le Roi avoit tenus avec eux.
Le lendemain, les prescheurs, sur le bruit qui avoit couru la veille que le Roi ne vouloit point de paix, animèrent leurs auditeurs (x), leur affirmant qu'ils ne devoient esperer aucune grace ne douceur du Roi; qu'il avoit permis à ses ministres de ruiner la religion et de détruire la ville de Paris, qui en étoit le plus solide rempart. Ainsi le peuple fut abusé par le conseil de la Ligue et par ses prescheurs.
(-) Animèrent leurs auditeurs : Panigarole, un des prédicateurs les plus furieux de la Ligue, écrivoit au duc de Savoie : ■ Les prédica-« teurs, fort offensez, ajoutèrent encore autres infinies raisons, et pré-« cherent deux fois le jour en chacune eglise durant le siege avec telle
•  menée, qu'ils ont confirmé le peuple à cette résolution de vouloir « plutôt mourir que de se rendre; et menaçaient le premier qui parle-« roit de composition ou de paix ; et les femmes protestèrent à leurs « maris que plutôt que de se rendre par famme, elles voudroient man-« ger tous leurs enfans. Le roy méme de Navarre a confessé plusieurs
fois que tout son mal venoit des prédicateurs et des curez. »
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